David Khayat converti à la réduction des risques

Naguère adepte d’une politique « 0 tabac », l’oncologue David Khayat a confié mercredi aux micros de Radio classique s’être converti par pragmatisme à une approche de la lutte contre le tabagisme axée sur la réduction des risques et les alternatives à la cigarette.

L’ancien Chef du service d’oncologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, David Khayat, était l’invité de Renaud Blanc dans l’émission de radio « La matinale », sur Radio Classique. Le journaliste l’a interrogé sur la nouvelle hausse du prix du tabac, qui prendra effet le 1er mars prochain.Alors qu’il est l’un des pionniers français de cette mesure phare de santé publique (Jacques Chirac a lancé ces augmentations entre 2003 et 2005 sur les conseils de David Khayat), le dirigeant de la Fondation Avec a déclaré que ces outils coercitifs n’étaient pas assez efficaces à son gout et que les retours d’expérience l’avaient fait changer d’avis sur le sujet.

S’il a tout d’abord expliqué que « ce qu’on voit, c’est que dès que vous montez le prix du paquet, vous augmentez en fait les trafics de la cigarette », le changement de vision stratégique de David Khayat quant à la lutte contre le  cancer et contre le tabagisme est plus global.

Le scientifique semble désormais converti à l’approche dite de « harm reduction », qui vise à diminuer au maximum les effets du tabagisme sur la santé et non plus d’en finir avec le tabac. Une approche qui gagne du terrain au sein de la communauté scientifique internationale depuis plusieurs années. « Je ne crois plus à l’hypothèse d’un monde sans tabac », a-t-il d’ailleurs indiqué.

Minimiser l’impact sur la santé de la consommation de tabac plutôt que de chercher mordicus à mettre un terme à l’addiction. Ainsi pourrait se définir l’approche de réduction des risques mises en avant par l’oncologue, avant de se positionner en faveur des produits de substitution.

 « Je crois que l’avenir c’est la technologie qui nous l’apportera, c’est-à-dire que je crois dans le fait qu’on aura des moyens de fumer moins nocifs, moins cancérigènes que la cigarette. Jusqu’à aujourd’hui c’était, jusqu’à il y a 2 ans, c’était « Je fume ou je ne fume pas », « Je risque un cancer ou je ne risque pas de cancer ». C’est faux, aujourd’hui : on a en plus la cigarette électronique, on a des tabacs chauffés, etc, qui sont probablement des formes  de tabagisme, enfin de fumer, des moyens de fumer moins toxiques, moins dangereux et je pense que l’avenir, c’est probablement plutôt ça que l’interdiction complète et la prohibition ».

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