La dépendance au médicament : comment gérer l’accoutumance ?

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Certains agissent contre la douleur physique, d’autres traitent les problèmes psychologiques, tous sont destinés à nous soulager. Mais certains d’entre contiennent des substances qui peuvent nous rendre dépendants.

Les antalgiques

Les médicaments contre la douleur peuvent rendre psychologiquement dépendants : face aux maux de tête, par exemple, certains ont le réflexe aspirine ou ibuprofène. Pour ceux qui en souffrent de manière chronique, le soulagement peut prendre une dimension de plaisir à la disparition de la douleur. Ils peuvent alors progressivement en devenir dépendants (surtout psychologiquement).

Quant aux médicaments contre la douleur plus puissants, ils sont dérivés de la codéine et de la morphine, des substances qui comportent des risques de dépendance physique et psychologique. Évidemment, dans le cadre d’utilisations ponctuelles ou de traitements brefs, le problème ne se pose pas. Pour des traitements au long cours, durant plusieurs mois, la question est différente. Mais il a été montré dans de nombreuses études que lorsque ces médicaments étaient pris à bon escient, dans un contexte nécessitant véritablement ces antalgiques, le risque de dépendance est minime.

Les psychotropes

Ce sont toutes les molécules qui agissent directement sur Ie cerveau, comme les somnifères, les antidépresseurs ou les anxiolytiques. Heureusement, les barbituriques de jadis ne sont plus prescrits pour traiter l’insomnie ou l’anxiété. Il s’agissait en effet de puissants médicaments qui comportaient un risque important de dépendance physique. Très vite, les doses devenaient inefficaces et devaient être augmentées pour obtenir le même effet ; un risque vital était couru car ces doses se rapprochaient progressivement des doses toxiques.

Pour autant, mêmes s’ils sont moindres, les psychotropes actuels comportent des risques de dépendance physique : des risques psychologiques isolés pour les antidépresseurs — imipraminiques, sérotoninergiques — ou associés à des risques physiques pour les benzodiazépines, les tranquillisants ou les somnifères.

Puis, après plusieurs jours, voire plusieurs semaines de traitement, voilà que se présente le premier jour — ou la première nuit — que l’on doit passer “sans’. Va-t-on réussir à s’endormir? Réussira-t-on à gérer son stress ? La dépendance psychologique surajoutée est toujours un risque potentiel dans ces traitements psychotropes. Ils doivent donc suivre strictement la prescription du médecin pour ne pas devenir une habitude de vie.

Faut-il avoir peur de ces médicaments ?

Non, évidemment. S’ils vous ont été prescrits, c’est qu’ils peuvent vous apporter des bénéfices. Mais vous devez rester vigilant : respectez les posologies prescrites et la durée de traitement indiquée. Suivez les indications du médecin concernant l’arrêt du traitement qui, dans le cas des psychotropes, est souvent progressif pour éviter toute manifestation physique due à un arrêt trop brutal (effet rebond). Enfin, ne pratiquez pas d’automédication avec ces produits. Ils sont trop puissants pour être pris à la légère.

Êtes-vous dépendant ?

Il faut bien distinguer la dépendance de l’excès. Il est possible que vous ayez le réflexe de prise de médicaments un peu trop facile. Cela ne veut pas dire que vous soyez dépendants. Mais si prendre un médicament constitue votre unique réflexe face à la survenue du problème, il y a risque… La dépendance, c’est véritablement ne plus pouvoir s’en passer sans ressentir une certaine angoisse.

Comment sortir de cette dépendance?

Après avoir progressivement augmenté les doses, la personne prend un jour conscience du risque et des effets secondaires liés au médicament. Elle tente alors de l’arrêter par ses propres moyens.

Malheureusement, il est très difficile, voire impossible, de résoudre ce problème seul. Et c’est lorsque cette tentative se solde par un échec qu’elle comprend qu’elle est véritablement “accro ‘ La solution est alors de se tourner vers un médecin.

Mais, pour que cette démarche soit couronnée de succès, le patient doit être motivé. Pour cela, il doit prendre conscience de deux points importants : le premier concerne l’effet recherché dans le médicament. Est-ce un soulagement physique, psychique ou mixte ? Et pourquoi en a-t-il besoin ? Au-delà de l’insomnie ou de l’anxiété, le motif de mal-être doit être appréhendé.

Le second point est de comprendre que les médicaments soulagent les symptômes, mais n’en guérissent pas l’origine. La seule réponse efficace est donc d’envisager une psychothérapie conjointe au traitement psychotrope : comprendre puis résoudre, ou accepter, le problème est la seule solution pour soulager durablement ces symptômes.

La meilleure solution est alors de se tourner vers son médecin traitant ou vers une consultation d’addictologie. Il en existe dans toute la France. C’est sans doute le seul moyen efficace pour sortir de cette habitude.

Enfants : plus fragiles à la dépendance !

Attention danger ! Les enfants doivent être protégés de ces comportements. Pour cela, la première étape est de ne pas avoir le réflexe médicament dès qu’un problème intervient.

Cette habitude ne fait que conforter l’enfant dans l’idée qu’il existe une solution chimique à chacun de ses problèmes, En grandissant, ils pourraient alors devenir accros à ces substances, ou à d’autres drogues.

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