Les drogues : complément d’informations

Véritable fléau, la drogue provoque des dégâts considérables, tant sur les personnalités directement concernées que dans notre société.

informations sur les drogues

Ce que l’on entend par « drogue », c’est un produit naturel ou artificiel capable d’apporter une modification de nos perceptions dans le sens d’un « bien-être » et d’entraîner à la suite de sa consommation une dépendance que l’on appelle la toxicomanie.

Lors de l’absorption d’une drogue, l’effet de bien-être peut se manifester sous différentes formes : ivresse, excitation, hallucinations, jouissance, euphorie. Certaines drogues peuvent conjuguer plusieurs de ces manifestations. Cet effet positif apporte une sensation agréable ou diminue le « mal-être » en calmant les angoisses ou en les faisant oublier.

Le cannabis, dont la toxicité est souvent considérée comme bénigne, peut cependant conduire à d’autres drogues. L’effet ayant été jugé bénéfique par le toxicomane, le besoin se fait sentir chez lui d’en reprendre de façon à accéder aux mêmes sensations : c’est l’assuétude, qui présente en elle-même le risque de déconnecter le sujet de la réalité (on prend de la drogue pour oublier les soucis du quotidien, et donc on ne fait plus face, en se réfugiant dans un univers irréel).

L’autre aspect de l’assuétude est que l’organisme devient de plus en plus « tolérant » vis-à-vis de la drogue : pour obtenir les mêmes effets, il faut augmenter les doses.

Les conséquences

Elles sont lourdes :

– D’abord financières, puisqu’il faut sans cesse acheter des quantités croissantes, ce qui amène souvent à des délits pour se procurer sa dose quotidienne;

– ensuite toxiques, car il existe un seuil au delà duquel la drogue entraîne des risques qui peuvent être mortels (par exemple, arrêt respiratoire au cours d’une overdose d’héroïne) ; également infectieuses, par les injections intraveineuses pour l’administration de l’héroïne (sida, hépatites…);

– pénalement, puisque consommer du cannabis peut entrainer une peine de prison allant jusqu’à 1 an et une amende de 3750€. De plus, la revente de cannabis est punissable de 5 ans d’emprisonnement. Si vous êtes arrêté pour trafic de drogues, il est indispensable de vous rapprocher d’un avocat spécialisé. Si vous ne savez pas où en trouver un, vous pouvez consulter le site Jurifiable qui permet entre autres de trouver facilement un avocat;

– au niveau de la vie de famille. De nombreuses personnes dépendantes aux drogues ont vu leur vie de famille bouleversée et dans le meilleur des cas ne peuvent espérer mieux qu’un divorce par consentement mutual et garde alternée des enfants;

– et surtout le risque majeur est la « dépendance« , c’est-à-dire l’impossibilité de se passer de la drogue : on devient « accro », et l’absence de sa dose quotidienne provoque un « manque » très pénible.

Cette dépendance se manifeste lors de l’arrêt brutal de la drogue, tout autant sur le plan physique (douleurs musculaires des membres, douleurs abdominales) que psychiques (angoisse, troubles de la personnalité, insomnies).

Comment devient-on accro ?

La dépendance et la tolérance ne sont pas les mêmes selon les catégories de drogues utilisées. Par exemple, l’opium entraîne un asservissement considérable, car plus les doses augmentent en raison de la tolérance de l’organisme, plus la dépendance augmente : on devient de plus en plus « accro ».

A l’inverse, la cocaïne va obliger à augmenter rapidement et massivement les doses, alors que le sevrage brutal est relativement supportable.

Enfin, les anxiolytiques (tranquillisants), qui peuvent constituer une véritable toxicomanie, ne demandent pas une augmentation des doses, mais le sevrage en est très difficile.

D’une manière générale, l’administration d’une dose passe par différentes phases : d’abord le flash, c’est-à-dire l’effet « positif » immédiat ; ensuite survient une période de bien-être (on plane) et enfin la « descente » qui, selon les produits, peut être plus ou moins pénible. Toutefois, le toxicomane considère que le bénéfice du flash est supérieur à l’in- confort de la descente.

Le mode d’administration est variable : le snif qui consiste à inhaler le produit (exemple : la cocaïne, encore appelée coke), ou le shoot qui consiste à se l’injecter (exemple de l’héroïne, encore appelée héro). On peut aussi fumer, comme c’est le cas de l’opium ou du hachisch, ou absorber par voie orale (morphiniques en comprimés, ou LSD sur un sucre).

Les stupéfiants

Ils provoquent lors du flash une jouissance extrême. Puis s’ensuit le bien-être avec euphorie, rêverie agréable et somnolence. La descente est généralement calme.

Les risques sont de trois types : le surdosage (overdose) qui cause un œdème du poumon ou un arrêt respiratoire mortel et constitue une urgence gravissime ; le choc (malaise grave) lié soit à une infection véhiculée par le mode d’administration intraveineux, soit à la toxicité du produit (quinine contenue dans l’héroïne, par exemple), ou encore la sclérose des veines à la suite des injections répétées. A long terme, les risques sont l’amaigrissement, le ralentissement intellectuel, et surtout la déchéance physique et sociale.

L’héroïne

C’est la plus connue. Elle existe sous forme soit de poudre blanche en sachets de 1g, mélangée à de la quinine, de l’aspirine ou des sels de plomb, soit de brown sugar (mélange avec de la caféine ou de la strychnine).

L’héroïne se prend en snif ou en shoot. Le manque se manifeste par des insomnies, des douleurs abdominales, des sueurs, des diarrhées. Les dérivés de la morphine sont la codéine, vendue sans ordonnance sous forme de sirop ou de comprimés pour la toux, ou encore des morphiniques présents dans l’élixir parégorique servant normalement à soigner les diarrhées. Ils sont utilisés par les héroïnomanes comme produits de substitution quand ils n’ont plus d’héroïne.

Les enivrants

L’alcool est la plus banale des drogues. Sa consommation est très réglementée que ce soit pour la vente interdite aux mineurs, sa prise avant de conduire ou encore sur son lieu de travail. Il est important de préciser que la consommation d’alcool dans son entreprise peut entrainer un licenciement pour faute grave difficilement défendable devant un tribunal. Pour obtenir plus d’informations sur vos recours, vous pouvez consulter cet article.

L’éther est pris en inhalation et provoque une ébriété. Le risque est le coma, compliqué d’infections respiratoires, et, à long terme, une déchéance physique et intellectuelle.

Les solvants (trichlorobenzène, essence, toluène) sont inhalés et entraînent une ivresse profonde avec rêves éveillés, hallucinations et confusion. Le risque est le coma, l’étouffement dans le sac plastique qui sert de « chambre », et la mort subite. A long terme : complications rénales et hépatiques.

Les excitants

Les excitants majeurs sont la cocaïne, les amphétamines et l’ecstasy. La cocaïne se prend en snif. Le flash donne une euphorie avec excitation physique, intellectuelle et sexuelle. La descente est sur un mode dépressif. La dépendance physique est inexistante, mais la dépendance psychique importante. Le surdosage est mortel par arrêt cardiaque.  Les effets à long terme sont la déchéance physique et psychique.

Les amphétamines vendues sur ordonnance donnent à peu près le même résultat, mais la descente est beaucoup plus pénible et incite à en reprendre pour en diminuer les effets.

La tolérance est importante, d’où la nécessité d’augmenter les doses. Les risques sont surtout psychiques (délire, excitation permanente, ou aussi agressivité pouvant amener à des délits).

L’ecstasy est une amphétamine de synthèse fabriquée de façon illicite. C’est la même chose qu’avec les amphétamines, mais avec des hallucinations plus fortes et un risque d’état psychotique aigu.

Les excitants mineurs sont le tabac, le café, le thé et le chocolat, et les anorexigènes. En ce qui concerne ces derniers, ce sont des médicaments vendus sur ordonnance pour maigrir sous contrôle médical. Ils peuvent être détournés de leur objectif dans un but de toxicomanie. L’effet est une excitation intellectuelle suivie d’une phase dépressive.  Le problème est la tolérance qui impose d’augmenter les doses, ce qui risque d’amener à des états psychotiques aigus transitoires et de provoquer une dépression. Lors de la descente, on peut, comme pour les amphétamines, observer des suicides. A long terme, insomnie, perte d’appétit, amaigrissement et troubles cardiaques sont à craindre.

Les sédatifs

Ce sont les barbituriques et les benzodiazépines, aussi appelés tranquillisants ou anxiolytiques. Ils ont pour effet de diminuer l’anxiété, au prix d’une somnolence.

Ils désinhibent, et peuvent créer une certaine euphorie qui peut confiner à l’ivresse. Les barbituriques ont une tolérance importante, d’où nécessité d’augmenter les doses, avec les risques de surdosage (chute de la tension artérielle, arrêt respiratoire) qui sont mortels. Ce risque — quoique existant pour des doses importantes — est moindre pour les benzodiazépines en raison de la moindre tolérance qui permet de ne pas augmenter les doses.  Le risque à long terme est surtout un ralentissement intellectuel.

Certains antitussifs non opiacés sont utilisés à forte dose par les toxicomanes pour avoir cet effet de bien-être qui les fait « planer ». Le risque de surdosage est toutefois une crise convulsive mortelle.

Les enivrants et/ou hallucinogènes

C’est le chanvre indien (ou cannabis), la marijuana (encore appelée herbe) et le hachisch (ou shit). Ils sont fumés avec du tabac sous forme de « joints ». Au début, ils déclenchent une phase d’exaltation : visions colorées et auditives agréables, augmentation des sensations émotives, distorsion du temps et de l’espace.  Ensuite, on plane dans un état de béatitude. Mais la descente peut être assez pénible, avec sensations exactement à l’inverse du flash. La toxicité est considérée comme bénigne, quoique en cas de surdosage, on puisse aboutir à un coma.

A long terme, la consommation régulière de joints peut entraîner des troubles du caractère et de l’état affectif. Ces drogues peuvent être rendues responsables d’être le « marchepied » vers des drogues dures : le besoin de se déconnecter du quotidien est le témoin d’une certaine fragilité sur ce plan, et peut faire basculer un jour ou l’autre vers des drogues dures.

Les hallucinogènes

Le plus connu, et le plus dangereux aussi, est le LSD (acide lysergique, encore appelé acide). Il se prend sur un morceau de sucre et est absorbé par voie sublinguale (sous la langue). C’est un hallucinogène puissant, qui, 30 minutes après la prise, entraîne un état « psychédélique » qui dure de 5 à 10 heures et qu’on appelle le trip (le voyage).  C’est une véritable exploration de son inconscient, qui est agréable, avec des hallucinations visuelles et auditives très riches, sans toutefois perdre conscience. La tolérance est nulle, donc pas de risque d’augmenter les doses ; de même, absence de dépendance physique et psychique.

Le problème est que si le voyage peut être agréable, il peut aussi être terrifiant (bad trip), avec des hallucinations et des visions issues de l’inconscient qui peuvent être abominables et mener au suicide ou à des conduites agressives criminelles. Les hallucinations peuvent, après une seule prise, persister chez des sujets fragiles et, à long terme, causer un délire permanent sur le mode paranoïaque.

Les autres hallucinogènes (phencyclidine, antiparkinsoniens, atropine, scopolamine, mescaline, psilocybine) sont d’un emploi plus restreint en France mais donnent les mêmes types d’hallucinations que le LSD.