Stop à la constipation !

Douleurs, ballonnements, rareté des selles, selles trop dures.., et sentiment d’inconfort, les manifestations d’une constipation n’ont rien d’agréable. Sans compter l’angoisse qu’elle génère et les risques de complications anorectales qu’elle peut engendrer: hémorroïdes, lésions anales, prolapsus.

Mais encore faut-il savoir ce qui se cache derrière le terme de “constipation”. Car cette pathologie relève souvent du subjectif. En effet, plus de 50 % des personnes qui se plaignent de constipation, c’est-à-dire moins de trois selles par semaine, ont paradoxalement un temps de transit colique à l’examen (par marqueur radio opaque) tout à fait normal.

Selon les médecins (mais cette définition est toute arbitraire), le rythme de défécation reste dans la normale quand il est compris entre trois selles par jour et trois selles par semaine et cela tant que les matières fécales émises restent de consistance normale.

Source fréquente de consultation en gastro-entérologie, la constipation qui dure nécessite de ne pas être traitée à la légère.

Une réelle prise en charge est nécessaire. Et une bonne prévention s’impose.

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En prévention : les fibres

Une alimentation équilibrée est le meilleur garant d’un bon fonctionnement des intestins.

Pour vider un côlon, il faut d’abord le remplir ; Le bol alimentaire doit être normalement important.

Manger une feuille de salade par jour ou adopter un régime amaigrissant draconien n’a jamais favorisé la défécation. Le régime alimentaire doit rester équilibré, donc il est indispensable de ne pas supprimer tous les aliments type banane, riz, chocolat.., jugés à tort constipants.

Élément essentiel, en revanche, à conserver ou à réintroduire dans votre alimentation quotidienne : les fibres alimentaires. Présentes dans l’enveloppe des céréales et, dans une moindre mesure, dans les légumes et les fruits (à condition de ne pas les peler), les fibres alimentaires ont une action efficace sur la prévention de la constipation (et son traitement).

Additifs alimentaires d’origine végétale, les fibres, constituées de polysaccharides (cellulose, hémicellulose et pectine) et de lignines, peuvent augmenter leur volume de 10 à 40 fois par l’absorption d’eau, sont dégradées par les enzymes bactériennes du côlon. En augmentant le volume du bol fécal, elles stimulent les mouvements coliques et ont donc une action efficace sur le transit.

Autres avantages des fibres, elles favorisent une diminution du cholestérol et leur action est démontrée dans la prévention du cancer du côlon. Dans les pays africains et asiatiques, où la population consomme beaucoup de fruits et de légumes, il y a peu de cancers du côlon.

Les fibres alimentaires peuvent se consommer régulièrement sous forme de mucilages (ispaghul, sterculia, psyllium) et de gommes (guar, karaya), vendus en pharmacie ou dans les magasins diététiques.

Non agressifs, ils sont à prendre 1 à 3 fois par jour, à la fin des repas, avec un grand verre d’eau. Ils augmentent le volume du bol fécal et sont solubles donc très digestibles (60 à 80 %) par les bactéries coliques.

Les fibres peuvent également se consommer sous forme de son de blé: 15 à 20 g par jour ; soit l’équivalent de deux cuillerées à soupe, sont un excellent moyen de prévenir la constipation. Seul inconvénient, le risque de ballonnement, moindre cependant pour les mucilages et I’alginate (algues marines).

Pour éviter d’importants ballonnements, on peut aussi augmenter de façon progressive la quantité de fibres.

Si la constipation a une implication psychofonctionnelle, l’usage des fibres sera cependant moins efficace. Les fibres, en dose différente et sous contrôle médical, constituent aussi un excellent remède à une constipation passagère.

Certains médicaments en cause

Certains médicaments peuvent provoquer un ralentissement plus ou moins important de la vitesse du transit intestinal. il s’agit notamment des médicaments visant à améliorer l’inconfort psychologique du patient: les antidépresseurs.

Mais des neuroleptiques et des antispasmodiques peuvent aussi favoriser la rareté des selles ou des difficultés de défécation.

La morphine (et ses dérivés) exercerait aussi une action très nette sur le transit intestinal. La constipation est souvent rencontrée chez les toxicomanes.

Dans certains cas, les médicaments incriminés pourront être remplacés. Dans d’autres, un médicament adjuvant au traitement pourra être prescrit pour faciliter 1e transit. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin.

Suppositoires et laxatifs

A condition de ne pas être irritant et d’être utilisé très ponctuellement, le suppositoire est un procédé sans danger et dont l’action souvent positive est essentiellement mécanique. L’utilisation d’un suppositoire à la glycérine ou, mieux, à dégagement gazeux suffit souvent à provoquer une défécation. Mais cela ne peut en aucun cas constituer un moyen préventif.

La pathologie ne doit pas être entretenue. Si l’affection dure, il faut en rechercher la cause.

Quant aux laxatifs, ils agissent vite et doivent être utilisés ponctuellement pour remédier à une constipation passagère.

Les lavements

Ils ne doivent jamais être utilisés sans surveillance médicale. Trop ou mal utilisés, ils peuvent être à l’origine d’inertie colique et provoquer de réelles constipations.

À heure fixe

Il existe une certaine variabilité physiologique de l’horaire défécatoire. Bref, rien ne sert d’aller aux toilettes si le besoin ne s’en fait pas sentir. Si vous partez en voyage, par exemple, l’idée même du voyage peut au contraire vous “couper” l’envie,

L’obsession de la selle matinale n’est pas justifiée, aller à la selle tous les deux ou trois jours ne crée pas de troubles.

Les stations prolongées aux toilettes et des efforts vains et répétés d’évacuation peuvent favoriser des poussées hémorroïdaires et des troubles de statique pelvienne. Si les temps de défécation sont trop longs et les poussées abdominales trop intenses, mieux vaut consulter. Mais ne vous retenez pas si l’envie se fait sentir : Laisser passer le “bon moment” entretient la constipation.

L’activité physique

Le sport ne semble pas avoir d’effets pour prévenir la rareté des selles. Une étude a montré que si l’exercice physique a un effet positif sur le rythme cardiaque et la capacité aérobic maximale, il n’a pas d’effets sur la fréquence des selles, leur poids, et sur le temps du transit intestinal. Mais cela ne doit pas vous empêcher de vous adonner à un sport.

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