Votre adolescent à mal à la tête : la faute au stress ?

Votre adolescent se plaint d’avoir mal à la tête. Est-ce une migraine, une céphalée de stress ou un souci organique ? Voici comment les reconnaître et les soigner tôt pour éviter l’aggravation à l’âge adulte.

Mal à la tête : un mal dont souffre aussi nos ados

Les maux de tête ne sont pas réservés aux adultes. Environ 5 % de jeunes souffrent de migraines et 15 % de céphalées de stress, sans oublier les maux de tête organiques. Ces derniers sont liés à un trouble de la vue ou à un problème O.R.L. (blocage congestif de la partie haute du nez, par exemple) qu’il suffit de traiter pour voir les maux de tête disparaître. Qu’il s’agisse de migraines ou de céphalées de stress, les filles sont nettement plus touchées que les garçons par ces problèmes.

Comment les identifier ?

La migraine, souvent familiale. Si l’on ne peut parler d’hérédité en ce qui concerne la migraine, car aucun gène n’entre en ligne de compte, on peut, en revanche, parler de terrain familial. Dans 50 % des cas, la première crise migraineuse apparaît au moment de la puberté. Elle est provoquée par une dilatation des parois artérielles circulatoires. Les signes locaux – douleurs frontale, bilatérale ou globale – sont en général moins marqués chez les jeunes que chez les adultes. En revanche, les signes d’accompagnement généraux – nausées, vomissements, frissons, confusion mentale – sont plus importants.

Parfois, certaines jeunes filles souffrent d’un type de migraine particulier, dite migraine cataméniale. La crise survient alors uniquement au moment des règles et serait liée à une chute trop brutale des hormones.

La migraine évolue par crises, qui durent de quelques heures pour les plus courtes à quelques jours pour les plus longues. En dehors de ces accès plus ou moins fréquents, l’adolescent est en pleine forme.

Attention ! certaines caractéristiques des migraines (douleurs abdominales et vertiges) peuvent, en fait, cacher une épilepsie temporale.

Céphalée : et si c’était psychologique ?

Elle est déclenchée par la tension trop importante des muscles cervicaux (partie haute du cou et de la nuque). La localisation du mal de tête est variable, et la douleur, floue. Comparée à la migraine, la céphalée est moins douloureuse, mais dure plus longtemps. Elle s’accompagne souvent de troubles du sommeil, d’inhibition du comportement et d’un retentissement scolaire (résultats en-dessous de la moyenne par rapport aux capacités du jeune).

On distingue plusieurs types de céphalée :

La céphalée d’osmose survient principalement chez les jeunes vivant dans un milieu familial anxieux, avec des parents sur-protecteurs et à tendance dépressive.

La céphalée de l’écolier touche principalement les élèves très perfectionnistes, toujours désireux de bien faire.

La céphalée d’intégration se manifeste chez les jeunes mal dans leur peau, n’arrivant pas à accepter les transformations physiques et psychiques qu’ils vivent au moment de l’adolescence.

Ces différentes céphalées se rencontrent surtout chez les pré-ados et adolescents timides et très sensibles à la moindre pression psychologique. Leurs circonstances d’apparition sont diverses : changement de classe, d’école, examen scolaire en perspective, recomposition de la cellule familiale, etc.

Savoir écouter

Lors de la consultation, il est important que le médecin laisse l’adolescent s’exprimer par rapport à ses maux de tête et qu’il les reconnaisse.

La plupart du temps, les circonstances précises d’apparition des symptômes et le contexte suffisent à poser le diagnostic de migraine ou de céphalée.

Des examens complémentaires (scanner ou I.R.M.) ne sont demandés que dans des cas précis : migraine de survenue brutale et unilatérale, douleur importante durant plusieurs jours de suite sans diminuer, changement évolutif des symptômes par rapport aux précédents, ou tout simplement pour rassurer le jeune patient et sa famille

Contre la douleur : les antalgiques

Dès l’apparition d’une migraine, proposez au jeune de se reposer au calme, dans le noir. Le sommeil est souvent réparateur. En complément, donnez-lui un antalgique banal : paracétamol, aspirine ou ibuprofène pour leurs propriétés anti-inflammatoires. La plupart du temps, ce traitement suffit. Dans le cas contraire, on peut avoir recours au tartrate d’ergotamine qui resserre les vaisseaux et diminue donc la douleur. Toutefois, cette substance n’est pas sans risque et doit être prescrite avec beaucoup de modération.

Lorsque la fréquence des crises est supérieure à trois ou quatre par mois, il faut alors envisager un traitement de fond.

En allopathie : on peut proposer à l’adolescent de la dihydroergotamine en gouttes à prendre quotidiennement ou des psychotropes légers qui diminuent la réflexivité des neurones.

En oligothérapie : deux oligo-éléments sont indispensables au traitement de la migraine. Il s’agit du manganèse qui sera pris deux fois par semaine (lundi et jeudi par exemple) en alternance avec le phosphore les autres jours.

A ces deux oligo-éléments essentiels on peut ajouter le soufre (détoxiquant de l’organisme) et le cobalt (régulateur de la circulation sanguine).

Céphalée : évitez l’énervement !

Les jeunes souffrant de céphalées sont particulièrement sensibles au changement. Leurs maux de tête se déclenchent aussi bien après une grande déception qu’une grande joie, suite à une nuit trop courte ou trop longue.

Le traitement des céphalées de stress repose, en partie, sur l’ambiance dans laquelle évolue le jeune. Plus celle-ci est détendue, et moins il souffrira de maux de tête. Le traitement médicamenteux est surtout un traitement de fond où les médecines alternatives ont une large place.

Une vie bien réglée

Outre les médicaments, il est important que l’adolescent apprenne petit à petit à gérer son problème. Il doit, avant tout, mener une vie calme, ce qui n’est pas toujours évident et bien accepté par le jeune !

On peut veiller à ce que son alimentation soit bien équilibrée, avec une préférence pour les fruits et les légumes, les poissons, les viandes blanches, les céréales, les pâtes et les pommes de terre : un mélange multivitamine qui sera bénéfique contre les maux de tête. Mais attention aux sucres rapides et aux graisses.

A un âge où ils peuvent être tentés par les expériences, le tabac et l’alcool sont bien entendus néfastes en général, et encore plus lorsqu’on souffre de maux de tête. En revanche, une activité sportive d’endurance est la bienvenue (marche, vélo, natation) pour son effet sédatif.

Parents, et si vous étiez responsables…

Devant un pré-ado ou un ado souffrant de maux de tête, il faut bien sûr consulter, mais les parents peuvent également se demander s’ils n’en sont pas, en partie, à l’origine. Certains se projettent sur leur enfant en voulant qu’il réalise ce qu’eux-mêmes n’ont pu faire à son âge. Cette charge peut alors provoquer chez certains adolescents une pression entraînant ces maux de tête. Une ambiance familiale stressante, pesante peut également en être la cause. Alors, un seul mot d’ordre : restez zen !

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