Alcoolisme : qui consulter et quelle prise en charge ?

Au niveau mondial, et d’après un rapport Janvier 2015 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’usage nocif de l’alcool entraînerait 3,3 millions de décès chaque année, soit 5,9% des décès.

L’alcoolisme représente une dépendance à l’alcool et comme n’importe quelle autre forme de toxicomanie, la guérison passe par un sevrage complet puis par une abstinence totale.

La période de soin est alors longue et onéreuse… mais les assurances santé, publiques comme privées, prévoient des aides afin de soutenir les malades dans leurs démarches.

Où se soigner ? Quelles aides des différentes mutuelles de santé ?

Sommaire :

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Alcoolisme : organismes et mutuelles pour se faire soigner

Les centres de soins publics : gratuits et anonymes

Les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) sont subventionnés par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) et sont régis par des associations à but non lucratives et/ou des hôpitaux.

Ces centres de soins proposent une prise en charge des soins gratuite et anonyme. On y soigne toutes sortes de dépendances (drogues, alcool, voire même le tabac dans certains cas…).

Le malade bénéficie d’une prise en charge intégrale des soins sans même recourir à une complémentaire santé. Cette prise en charge comprend tous les frais liés aux différents soins (médecins, traitements, hébergement etc.).

Qu’elle soit physique, psychique ou les deux à la fois, une addiction révèle une dépendance à une substance qui crée un besoin irrépressible de la consommer, nuisible à la santé, aux relations sociales ou au travail. Il est donc très important de prendre la décision de se faire soigner. Différents organismes sont là pour aider les malades à prendre soin d’eux afin qu’ils puissent retrouver un équilibre dans leur vie.

Les hôpitaux : remboursés par la Sécurité sociale et votre mutuelle

Parmi leurs services de médecine interne bien spécifiques, les hôpitaux disposent eux aussi d’un service spécialisé en alcoologie.

La prise de rendez-vous peut se faire directement sur place mais dans la grande majorité des cas, c’est le médecin traitant qui enverra son patient consulter un médecin directement à l’hôpital pour se faire soigner/sevrer.

Le séjour est ainsi financé de la même façon que lorsqu’il s’agit d’une hospitalisation « classique » dans une clinique privée ou un établissement public.

La Sécurité sociale finance à hauteur de 80 % ce séjour contre 20 % pour la mutuelle (si la personne hospitalisée en possède une).

Le forfait hospitalier d’un montant de 18€/jour reste quant à lui à la charge de l’assuré (tout comme les frais supplémentaires dits « de confort » ; télévision etc.), et ce, sauf si la mutuelle prévoit ce type de remboursement dans le cadre de son contrat d’assurance santé. En effet, seuls les contrats de mutuelle d’un niveau supérieur offrent une véritable couverture de l’ensemble des frais annexes avec un remboursement des dépassements d’honoraires, de la chambre individuelle, des frais pour confort personnel, etc. C’est pourquoi souscrire ce type d’assurance santé lorsqu’on est reconnu alcoolique ou toxicomane et que l’on souhaite se soigner peut avoir une réelle importance.

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Les centres de cure privés : aucune prise en charge (sauf exception)

Ces centres permettent un sevrage complet en plus d’une coupure totale et temporaire avec le milieu habituel du malade.

Généralement, un traitement est administré au patient durant son séjour. Les doses seront réduites petit-à petit durant la cure (en moyenne sur 4 à 6 semaines). Des psychologues spécialisés en addictologie sont présents au sein de ces établissements (libre au patient de prendre ou pas rendez-vous).

Différentes activités sont proposées aux patients afin de leur permettre de reprendre pied comme : le sport, la sophrologie, des promenades, des ateliers jeux etc.

Ces centres coûtent très cher de manière générale : plusieurs milliers d’euros en moyenne non remboursés par l’Assurance Maladie.

Néanmoins, certaines mutuelles santé proposent une garantie « soins en alcoologie », pouvant financer en partie ou en totalité le séjour en centre de cure.

Il est important si vous êtes concerné de vous renseigner auprès de votre complémentaire santé pour savoir si oui ou non vous pouvez prétendre à une quelconque prise en charge.

Témoignages

Nous avons recueillis le témoignage d’André et de Thierry : deux personnes ayant eu des problèmes de dépendance alcoolique. Tous deux sont désormais guéris mais gardent à l’esprit qu’une rechute peut vite arriver. Nous gardons leurs noms anonymes pour plus de discrétion.

André, 44 ans

« Tous les jours, en rentrant du travail, mon père buvait quelques bières. Prendre quelques bières ou quelques whiskies à l’image de mon père ne semblait pas pouvoir me faire du mal, mais j’ai fini par me rendre compte que je ne pouvais pas m’arrêter. Comprendre  que j’étais alcoolique ne s’est pas fait du jour au lendemain.

Un jour, ma mère m’a révélé que mon père était mort à cause de problèmes hépatiques. A y réfléchir, j’aurais aimé qu’il puisse suivre une cure avec moi, je pense qu’il aurait pu guérir lui aussi.»

Thierry, 57 ans

« Ma femme m’a quitté et mon patron m’a licencié parce que j’arrivais au travail avec la gueule de bois.

Je suis rentré dans un centre de cure. La période de désintoxication a été terrible. On m’a fait des injections de vitamines et j’ai réappris à manger.

Je rencontrais un conseiller tous les jours, mais je n’arrivais pas à croire que j’étais alcoolique. Bien sûr, j’avais un problème avec l’alcool, mais je croyais pouvoir continuer à boire modérément. En fait, je ne pouvais pas. J’étais incapable de me contenter d’une seule bière. Les AA (ndlr. Alcooliques anonymes) m’ont aidé à prendre conscience que je ne devais plus toucher à l’alcool pour m’en sortir. Heureusement, je possédais une mutuelle qui m’a aidé à prendre en charge les frais de la cure… sans ça, je ne sais pas si je serais encore en vie aujourd’hui.

Ça fait maintenant trois ans que je n’ai pas bu un verre. »