Malgré l’apparition récente de quelques boutiques proposant des produits dérivés du cannabis dans l’Hexagone, cette « drogue » demeure illicite. Le pouvoir actuel refuse en effet toute forme de libéralisation concernant les stupéfiants au point d’établir une amende allant de 250 à 600 euros à l’encontre de tout individu faisant usage de cannabis. Si la loi française reste aussi stricte sur ce domaine, qu’entend-on alors par « cannabis légal » ? Le point dans cet article.
Sous quelle forme le cannabis serait-il toléré ?
Si un produit n’est pas considéré comme stupéfiant, celui-ci devrait être autorisé. C’est le cas du CBD, un produit obtenu à partir d’une variété de cannabis sans effet euphorisant. Bien qu’il soit légal, ce produit nécessite quand même une autorisation comme l’est le chanvre à destination du bâtiment, de l’industrie textile ou encore pour des cosmétiques bio au chanvre.
Quoi qu’il en soit, plusieurs produits qui contiennent du CBD commencent actuellement à envahir le marché français. Il s’agit notamment de produits cosmétiques, d’e-liquides pour les cigarettes électroniques ou encore de médicaments sous-forme de gélules. Ces derniers sont toutefois interdits s’ils ne sont pas issus des variétés et de parties de plantes autorisées et s’ils contiennent un taux élevé de THC.
Les herbes demeurent toujours illégales
Si avec une quantité de THC inférieure à 0,2 %, les e-liquides pour les cigarettes électroniques sont légaux et disponibles à la vente, ce n’est pas le cas pour les herbes. Il est à savoir que le cannabis ordinaire contient plus de 20 % de THC, la molécule responsable des effets euphorisants. En grande quantité, cette substance est susceptible de provoquer des hallucinations, de l’anxiété et de l’endormissement. Ces effets peuvent toutefois être limités.
En réduisant le taux de THC et en remplaçant ce dernier par plus de CBD, le cannabis n’aurait pas d’effet euphorisant et serait en mesure de procurer une grande relaxation musculaire. Cependant, même avec un taux de THC conforme à la législation, les herbes restent illégales. En effet, sous forme d’herbe, il n’est pas évident de contrôler rapidement le dosage du cannabis, ce qui amène les douaniers à opter pour la facilité tout simplement en interdisant les herbes.
Qu’en est-il des médicaments contenant du cannabis ?
Parmi les plus connus, il y a le Marinol (dronabinol) et le Cesamet (nabilone), des produits pharmaceutiques légaux recommandés surtout pour soulager les maux liés au cancer. L’efficacité de ces médicaments contenant des enduits synthétiques de THC reste cependant discutable. Selon un article sur contrepoints.org, une enquête effectuée en 2011 a pu démontrer que seulement 1,8 % des 953 patients ont opté pour les médicaments à base d’enduits synthétiques au THC. En effet, si une pilule peut prendre des heures pour apporter un soulagement aux patients, les méthodes inhalées ou infusées, quant à elles ont un effet quasiment immédiat.
Par ailleurs, bien que la capacité des médicaments à base de cbd à améliorer la santé de nombreux patients ait été déjà démontrée, légalement, les fabricants et vendeurs français ne sont pas autorisés à faire l’éloge de leurs vertus thérapeutiques. En effet, les publicités pour les produits contenant du CBD peuvent parfois involontairement inciter à la consommation de stupéfiant. Seuls les médicaments bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché comme le Savitex peuvent bénéficier de ce genre de publicité. Celui-ci est d’ailleurs le seul médicament à base de CBD détenteur de cette autorisation en France. Cependant, bien qu’il soit autorisé depuis 2014, ce médicament n’est toujours pas encore en vente. Officiellement, son prix n’a pas encore été fixé. En outre, le cannabis thérapeutique reste encore inaccessible.