Le tabac présente toutes les caractéristiques d’une drogue dure. Sa consommation régulière induit une dépendance, c’est-à-dire que le sujet ne sait plus vivre confortablement sans en consommer.
Le tabagisme est, dans le monde occidental l’un des principaux problèmes de santé publique du fait de sa très grande part de responsabilité dans des affections redoutables : bronchite chronique, cancers (pas seulement des bronches), maladie cardio-vasculaire… En outre, la prise de conscience croissante, par les non-fumeurs, de la réalité du tabagisme passif, place le fumeur au cœur d’un double défi : face à son entourage et face à lui-même.
La dépendance au tabac a trois visages différents
Dépendance physique ou pharmacologique
Tout se passe comme si le fumeur pharmacologiquement dépendant avait programmé ses cellules nerveuses à ne fonctionner correctement qu’avec de la nicotine. Si la quantité de nicotine dans l’organisme diminue, des symptômes très inconfortables apparaissent : nervosité, irritabilité,insomnie ou, au contraire, besoin inhabituel de dormir. Cette programmation va conditionner le comportement du fumeur, lui rendant très difficile, même impossible, la maîtrise de sa consommation; c’est le syndrome de manque.
Dépendance comportementale ou gestuelle
L’enchaînement des gestes liés à la consommation de cigarettes (ou de tabac sous une autre forme) fait l’objet d’un apprentissage. Ainsi, ces gestes s’inscrivent dans la mémoire et deviennent automatiques. Ce phénomène peut être comparé à tous les apprentissages de la vie quotidienne. Même après plusieurs années sans fumer, la reprise du tabac conduit la personne à fumer autant qu’avant !
Des circonstances précises déclenchent les automatismes (sonnerie de téléphone, odeur de café, soirée entre amis…); elles sont variables d’une personne à l’autre.
Dépendance psychologique
Fumer rend d’incontestables services aux fumeurs, comme une aide face aux difficultés de l’existence, comme un objet facilitant la mise en relation avec les autres, comme un stimulant de l’activité intellectuelle…
La fumée, résultat de la combustion du tabac est un aérosol de plusieurs milliers de substances.
Les quatre catégories de substances
La nicotine
C’est le plus célèbre composant de la cigarette. Son nom vient de Jean Nicot, ambassadeur de France au Portugal. En 1561, il fit envoyer du tabac à Catherine de Médicis pour soulager ses migraines.
Elle agit surtout sur les vaisseaux par lesquels passe le sang du cœur vers les organes périphériques : les artères. Sous l’influence prolongée de la nicotine, les artères rétrécissent.
Cet effet peut être constaté en 7 secondes après l’inhalation de fumée de cigarette. En cas d’arrêt du tabac sans traitement par la nicotine, celle-ci s’élimine en quelques jours.
Le monoxyde de carbone
Le monoxyde de carbone (CO) est une substance bien connue pour ses dangers lors des intoxications aiguës (poêles ou chauffe-eau défectueux, incendies…). Il se fixe sur les globules rouges, où il prend la place de l’oxygène. Chez un gros fumeur, jusqu’à 10 % des globules rouges sont « affectés » au transport du CO, comme si 10 % des globules rouges manquaient.
Par ailleurs, le CO contribue à la formation de la plaque d’athérome, qui se forme sur la paroi des artères et réduit leur calibre ; c’est ainsi que se constituent artérite, infarctus, angine de poitrine… A l’arrêt du tabac, le CO est éliminé en quelques heures.
Les irritants
Ils agissent au niveau des bronches. Deux sortes de cellules tapissent les bronches : des cellules spécialisées dans la production d’une substance protectrice : le mucus ainsi que des cellules recouvertes de cils qui battent en permanence pour assurer l’évacuation du mucus.
Les irritants provoquent d’abord la paralysie des cils. Ensuite, la production de mucus augmente : c’est la bronchite chronique.
Au fur et à mesure que les années passent, les petites bronches se bouchent, la bronchite chronique devient obstructive. Le poumon va alors être détruit et être remplacé par de grosses bulles : c’est l’emphysème. On parle d’insuffisance respiratoire lorsqu’il n’y a plus assez de poumon pour assurer l’approvisionnement en oxygène.
L’effet des irritants est réversible en quelques semaines et, en l’absence d’obstruction, la récupération est totale. Les goudrons vont être stockés dans les cellules. Leur élimination est perturbée du fait de l’action des irritants. Ils sont cancérigènes. Ils sont la cause de cancers de la bouche, de la gorge, de l’œsophage et des bronches. Certains d’entre eux sont éliminés par l’urine, provoquant des cancers de vessie.
Les réponses à vos questions sur l’arrêt du tabac
L’arrêt brutal du tabac présente-t-il des risques ?
En soi, non. Mais, si le moment est mal choisi il peut s’avérer impossible ou non souhaitable. Il y a ainsi les contre-indications formelles mais temporaires, à l’arrêt du tabac : l’intoxication par une autre drogue (alcool, drogue illicite), la dépression non traitée et une échéance intellectuelle à court terme (un examen par exemple).
La mutuelle prend-t-elle en charge les frais de sevrage ?
La plupart des mutuelles santé remboursent la totalité ou une partie du traitement pour arrêter de fumer. Si vous souhaitez trouver une mutuelle qui rembourse ces soins, tournez vous vers un site comme Agissonspourlegalite.fr qui propose un comparateur de mutuelle santé efficace et qui est entièrement gratuit.
Est-il possible de s’arrêter de fumer sans être nerveux ?
La nervosité à l’arrêt du tabac est due au manque de nicotine. Il existe des traitements efficaces du syndrome de sevrage par la substitution en nicotine. ils sont réservés aux fumeurs dépendants pharmacologiquement au tabac.
Pourquoi prend-on du poids à l’arrêt du tabac ?
Il s’agit de modifications métaboliques. Chez un fumeur, tout se passe comme si l’organisme réduisait sa capacité à stocker les graisses et augmentait ses dépenses caloriques pour tout travail. Les fumeurs mangent d’ailleurs plus que les non-fumeurs. Sans modification alimentaire, deux tiers des fumeurs prendront du poids à l’arrêt du tabac (en moyenne 2,5 à 3 kg).
Quel est le traitement le plus efficace pour arrêter de fumer?
Il n’existe aucun traitement qui permette de se réveiller un matin, sevré, sans avoir établi un système rigoureux de sevrage. Les traitements disponibles qui ont fait leurs preuves permettent de limiter ou de ne pas sentir les symptômes du manque de nicotine. Le soutien psychologique est très important dans une stratégie de succès. N’hésitez pas à consulter votre médecin ou un centre spécialisé !
La rechute éloigne-t-elle de la sortie du tunnel ?
C’est souvent l’occasion de comprendre le service rendu par la cigarette dans la vie du fumeur. Cependant, les chances de succès augmentent au fur et à mesure des tentatives d’arrêt.