La consommation excessive de tabac ou d’alcool peut entraîner une véritable addiction. C’est plus encore le cas de drogues comme l’héroïne. Ces comportements compulsifs perturbent la vie des personnes concernées et sont à l’origine de nombreux décès. Parmi les solutions de traitement possibles, le cannabidiol, ou CBD, l’un des composants du cannabis, figure en bonne place, notamment sous la forme d’huile.
Le CBD pour lutter contre la dépendance au tabac
Il faut d’abord rappeler que le CBD, même s’il est l’un des cannabinoïdes présents dans le cannabis, n’entraîne pas, comme le tétrahydrocannabinol, ou THC, d’effets psychoactifs. En outre, il ne provoque lui-même aucune dépendance et ne se traduit pas, même en cas de consommation abusive, par des effets secondaires notables.
Et comme, par ailleurs, le CBD a une action relaxante bien connue, il était intéressant d’étudier son effet sur les fumeurs réguliers. Des chercheurs britanniques ont donc fait absorber un placebo à certains volontaires, tandis que d’autres ont pris du CBD. Tous fumaient au moins dix cigarettes quotidiennes.
Quelque temps après, les chercheurs ont remarqué que le premier groupe n’avait pas modifié ses habitudes de consommation. Mais l’autre, composé des consommateurs de CBD, s’était mis à fumer nettement moins.
L’effet apaisant du CBD tend déjà à apaiser le fumeur. Mais il permet aussi, du moins en grande partie, d’éviter les manifestations d’irritabilité et d’anxiété qui accompagnent souvent le sevrage du tabac.
En effet, le CBD peut activer l’anandamide. Cette « molécule du bonheur », comme on l’a baptisée, est l’un des endocannabinoïdes produits par notre organisme et qui se fixent sur les récepteurs (dits, eux aussi, « endocannabinoïdes ») prévus à cet effet. Le fumeur ressent alors une sensation de plaisir qui le comble, et ne l’incite pas à fumer une nouvelle cigarette.
Il a donc tout intérêt, pour lutter contre l’addiction au tabac, à consommer de l’huile CBD, très riche en cannabidiol.
Le CBD contre l’addiction à l’alcool
La consommation excessive d’alcool perturbe le fonctionnement du système endocannabinoïde, en affaiblissant les récepteurs du même nom, responsables en partie des sensations de bien-être et de joie.
Cette situation crée, chez les buveurs réguliers, une sensation d’insatisfaction et de manque, aggravée encore par la privation d’alcool. Il semblerait que le CBD puisse compenser en partie le déséquilibre produit, sous l’effet de l’alcool, par la diminution des récepteurs endocannabinoïdes.
Le CBD pourrait également contribuer à la protection de certains organes, et notamment du foie, des buveurs. En effet, il faciliterait un processus de nettoyage cellulaire qui permet à l’organisme de se débarrasser des composants défectueux, favorisant ainsi une régénérescence cellulaire plus rapide.
Cette action protectrice s’étendrait même au cerveau, où il limiterait la perte de cellules nerveuses consécutive à une consommation excessive d’alcool. Enfin, l’action relaxante du CBD permettrait d’éviter les symptômes pénibles qui accompagnent souvent le sevrage de l’alcool.
Une substance limitant l’addiction à certaines drogues
Le CBD pourrait également limiter les comportements addictifs des consommateurs de certaines drogues, comme les opiacés. En effet, il neutraliserait en partie l’effet de récompense ressenti en consommant de la morphine ou de l’héroïne.
Pour vérifier l’effet potentiel du CBD sur les comportements addictifs, concernant aussi bien la drogue que l’alcool, des expériences ont été menées avec des animaux. Ceux qui étaient sous l’emprise du cannabidiol semblaient moins tentés de reprendre une pratique addictive.
Et l’effet du CBD paraît durable dans la mesure où, plusieurs mois après avoir arrêté d’en consommer, les animaux concernés n’étaient toujours pas sensibles aux attraits de la drogue.
Le CBD semble donc efficace pour limiter l’addiction à la drogue. Comme pour celui du tabac et de l’alcool, le sevrage de ces opiacés est facilité par l’effet apaisant induit par le CBD. Et ce sevrage s’opérerait avec d’autant plus de facilité que l’absorption régulière de CBD finirait par estomper les souvenirs liés à l’utilisation et à la consommation de la drogue.
Or la rémanence de ces souvenirs joue un rôle essentiel dans l’envie irrépressible du toxicomane ou dans des rechutes que, dès lors, il ne parvient plus à éviter.
Principe actif du cannabis, le CBD pourrait même être utilisé, semble-t-il, pour éviter l’addiction à cette drogue. Des études récentes montrent en tous cas que, là encore, la majorité des consommateurs de cannabis soumis à un sevrage et prenant du CBD n’ont pas rechuté ni manifesté l’anxiété habituelle.
Un médicament comprenant du CBD, entre autres composants, est d’ailleurs utilisé, avec succès, pour accompagner le sevrage de personnes ayant développé une addiction au cannabis.
Menées là encore sur des animaux, certaines études tendraient à montrer que le CBD pourrait même limiter la consommation de cocaïne. Mais, pour le moment, elles ne sont pas transposables telles quelles à l’homme.
Pour être vraiment efficace contre l’ensemble de ces addictions, l’action du CBD doit s’ajouter à la mise en œuvre d’un accompagnement psychosocial adapté.
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