Le temps de la retraite ne devrait pas nous surprendre. Or, la majorité d’entre nous affronte ce changement sans aucune préparation. Pour l’anticiper efficacement ou pour s’y adapter, pourquoi ne pas suivre un stage ?
1 Pour se poser les bonnes questions
Faites le test autour de vous et vous verrez dans quelle ignorance se trouvent la plupart d’entre nous : quand et comment demander la liquidation de sa retraite, quelle serait la surcote, faut-il racheter des trimestres, quels placements réaliser pour optimiser ses revenus? En cas de divorce, de décès, quelles seraient les conditions de réversion ?
Même les plus assidus des seniors naviguent parfois dans le brouillard ! Nous avons tous des interrogations — les chômeurs plus que les autres car ils doivent réussir la jointure entre chômage et retraite — mais ne savons à qui nous adresser.
Avant même de donner des réponses, de tels stages permettent de voir quelles sont les questions à se poser.
2 Pour mieux se connaître
Bien souvent, des personnes à la retraite depuis plusieurs mois se présentent encore en citant le nom de leur dernier employeur, «Jean Dubois, d’EDF… ». II faut du temps pour abandonner son identité professionnelle.
« Beaucoup se sentent tout nus, perdus. Les hommes encore plus que les femmes. Celles-ci sont habituées à vivre plusieurs identités en même temps, celles de mère, parfois de grand-mère, de fille, d’employée, d’amie, d’épouse… » constate Anne Renard éditorialiste pour Reponses-bien-viellir.fr, formatrice et spécialiste de la retraite. « Le remaniement de l’identité demande un vrai travail sur soi. Il faut prendre le temps de repenser sa place dans la société, dans la famille, son statut social. Dans le mot retraite, il y a l’idée de retraiter sa vie.»
3 Pour éviter les fausses bonnes idées
L’imaginaire de la retraite se nourrit de fantasmes qui doivent être confrontés sérieusement à la réalité. Derrière les bonnes idées, se cachent souvent des effets pervers : déménager au soleil, se rapprocher de ses enfants, voire devenir la nounou de ses petits-enfants…, attention danger!
Le soleil ne constitue pas une garantie d’insertion sociale, les enfants pourraient à leur tour déménager, les mères de nos petits-enfants se sentir évincées… Nos choix ne doivent dépendre que de nous, c’est à nous d’organiser notre vie.
4 Pour savoir ce qu’on veut faire
Objectivement, avec l’allongement de la vie, la retraite, aujourd’hui, c’est un quart de siècle. Qu’allons-nous en faire? « Je constate beaucoup de panique devant cette nouvelle liberté, tant attendue et finalement redoutée », souligne Sophie Moffat, psychologue. Passé les six premiers mois de vide, il faut absolument structurer notre temps car cela nous est indispensable pour vivre.
Certains voudront reprendre un travail car « ceux qui aspirent à la retraite ne veulent pas tant arrêter de travailler que ne plus souffrir. Les dernières années en entreprise sont parfois douloureuses, constate Sophie Moffat. ».
Il y a quelques années, 5 % des gens travaillaient après avoir atteint le taux plein, aujourd’hui, ils sont entre 15 et 20 %.
5 Pour réinventer son couple
La plupart des couples négocient sans peine le virage. Mais, pour certains, le réaménagement conjugal prend du temps.
C’est l’heure du bilan : on ne peut plus dissimuler ses difficultés derrière le travail ou l’éducation des enfants… Il s’agit de réfléchir à l’avenir, d’établir ensemble le partage du territoire, des tâches, du temps…
Les femmes ayant travaillé touchent une retraite et disposent d’une certaine indépendance. Les divorces après 60 ans sont souvent demandés par elles.
6 Pour retrouver les rêves de ses 15 ans !
C’est le moment d’ouvrir la malle aux trésors de notre adolescence et d’y retrouver nos rêves. Il s’agit de transformer nos rêves, parfois devenus nos regrets, en projets. Que ce soit chanter, étudier, peindre, voyager, jardiner…
Pour nous projeter dans l’avenir, compte tenu des nouvelles réalités, nous avons besoin parfois d’être accompagnés. La retraite, c’est désormais, pour nous, une autre façon d’être au monde.
7 Pour profiter de l’expérience des autres
Dans le groupe, l’interaction joue à fond. Les questions des autres — sur des sujets auxquels on n’avait pas du tout pensé — apportent des réponses ou ouvrent des voies.
Par ailleurs, le groupe crée un nouveau cercle d’appartenance. Au moment où on perd sa plus forte attache sociale, cela fait du bien de se retrouver au sein d’un petit club aux objectifs communs. L’idéal serait de suivre une dizaine de séances par an avec le même groupe.