Traitement hormonal : Trouvez le bon

À la ménopause, deux millions de Françaises prennent un traitement hormonal substitutif. Mais certaines l’abandonnent en cours de route, faute d’un dosage adapté. Les conseils pour que le traitement soit efficace.

Le bon Timing : difficile à trouver

« Quand ma gynécologue m’a proposé de me prescrire un traitement hormonal substitutif (THS) en juin dernier, j’ai accepté. Voir disparaître les bouffées de chaleur quotidiennes et mon état de fatigue permanent l’a emporté sur ma réticence à admettre que je rejoignais “le club des femmes vieillissantes », avoue à contrecœur Claudia.

« Ce traitement a eu un effet bénéfique sur mes bouffées de chaleur. En revanche, j’étais une véritable boule de nerfs, je n’arrivais pas à me contrôler. J’ai tout arrêté. »

Les débuts de THS ratés, comme celui de Claudia, sont nombreux. D’une part, prescrire un THS au bon moment est difficile. Les sécrétions hormonales ovariennes ne s’arrêtent pas du jour au lendemain.

Prescrire un THS avant tarissement des sécrétions expose les femmes à des signes de surdosage en estrogènes (tension douloureuse des seins, anxiété, nervosité, irritabilité, œdèmes…), responsables d’abandon de traitement.

D’autre part, la ménopause ne se résume pas à un déséquilibre hormonal naturel. Elle altère le bien-être au quotidien. Elle intervient à un moment précis où une femme est fragilisée. Son rôle de mère est joué, sa carrière professionnelle n’est plus à faire et sa vie de couple est depuis longtemps installée.

« Le THS atténue mes bouffées de chaleur, mais il n’a pas d’effet sur ma fatigue. »

Un tabou encore trop présent

Encore trop peu de femmes osent en parler. Certaines femmes refusent de dire qu’elles prennent un traitement hormonal substitutif. Avouer que l’on est ménopausée, c’est admettre avoir pris un coup de vieux pour beaucoup de femmes…

Spontanément, les bouffées de chaleur sont plus faciles à aborder que la fatigue chronique, la déprime, les accès d’humeur incontrôlables, la prise de poids ou la chute de la libido. Communiquer est un début de solution au problème.

Avec ses proches tout d’abord. Jean ne reconnaissait plus son épouse, à fleur de peau. C’est auprès de sa fille aînée qu’il est allé chercher une réponse. Mais était-ce la bonne interlocutrice ? Avec les médecins ensuite.

Insatisfaite, Nicole cherche ses mots quand il s’agit de parler des bénéfices du THS :

« J’ai constaté une légère atténuation des bouffées de chaleur, mais le traitement n’a aucun effet sur ma fatigue et mon manque d’entrain », avance-t-elle. Elle va attendre son prochain rendez-vous, dans deux mois, pour en parler avec son médecin.

Denise, elle, a rompu le dialogue avec son médecin gynécologue. Elle a abandonné un premier traitement se révélant sans effet sur ses bouffées de chaleur et provoquant des maux de tête.

Autant d’attitudes qui trouvent une explication dans le secret des consultations. Dans la moitié des cas, la prescription d’un THS s’accompagnerait simplement d’un bref commentaire, selon une enquête menée par l’association « Femmes pour toujours » Une patiente sur deux se contenterait de demander le strict minimum d’informations. Elles s’accorderaient toutes pour réclamer aux médecins plus d’écoute, de disponibilité et de considération pour la ménopause et ses bouleversements physiques.

Établir ou rétablir un dialogue est primordial

Une communication patiente-médecin insuffisante expose les femmes à se voir prescrire un traitement ne répondant pas à leurs attentes, comme Nicole qui subit son THS ou Denise qui y renonce.

Une réaction normale, mais qui n’est pas sans conséquences. Denise a préféré suivre les conseils d’une amie plutôt que ceux de son médecin pour régler son problème.

« J’ai opté pour des phytohormones. Après une légère amélioration avec un premier produit, je suis toujours à la recherche de la solution miracle », convient-elle. Denise vit avec les désagréments de la ménopause, alors qu’un simple changement de traitement ou de voie d’administration aurait pu suffire.

Chaque femme est unique. Ce qui marche pour l’une ne fonctionne pas toujours pour l’autre. Subir son THS ou vivre seule sa ménopause sont deux attitudes impensables pour Hélène.

« J’ai longuement pesé le pour et le contre avant de prendre un traitement. À 60 ans, et après dix ans de THS, je ne regrette pas ma décision. Je suis bien dans ma tête et dans mon corps. Aujourd’hui, je suis sous phytohormones, et je reste sous contrôle médical. Je n’hésite jamais à contacter mon médecin, en cas de problème. »

Patientes et médecins gagnent à instaurer un climat de confiance

Anna a ainsi pu bénéficier d’une prise en charge plus globale de sa ménopause. « En plus d’un THS, mon médecin m’a convaincue de voir un psychiatre pour m’aider à surmonter ma déprime. Il a aussi été très persuasif lorsque j’ai voulu arrêter le THS, simplement parce que je me sentais guérie, le suis sous traitement depuis six ans, et je me sens bien », affirme Anna. Même chose pour

Catherine, si elle est capable de régler son traitement seule, elle en a discuté avec son médecin. « Ayant subi une hystérectomie en 1998, je ne prends plus que des estrogènes sous forme de gel. J’ai choisi de les prendre le matin en me levant car, souvent, en fin de nuit, je sens arriver les bouffées de chaleur. Une seule dose me suffit », assure-t-elle.

Pour Lise, la ménopause n’a jamais été une angoisse. « J’ai le même traitement depuis le début. J’avais peu de bouffées de chaleur et pas de signes d’altération de l’humeur. Mais j’ai toujours eu des règles douloureuses et des cycles irréguliers. Le THS a tout résolu », conclut-elle.

Instaurer le traitement parfait dès la première fois n’est pas une tâche aisée. Très souvent, les femmes en essaieront plusieurs avant de trouver le bon. L’absence de règles depuis plusieurs mois n’est pas un signe suffisant. Les ovaires peuvent continuer à sécréter des estrogènes en quantité très irrégulière pendant des mois, voire des années.

Cette sécrétion est difficilement appréciable par des dosages hormonaux.

Il n’est pas facile d’apporter la juste dose pour atteindre l’équilibre hormonal rompu et retrouver le bien-être. Pour y arriver, les médecins comptent sur une évaluation précise par les femmes des symptômes ressentis et sur les nombreux traitements existants.

Face à l’inefficacité d’un THS, il faut se montrer persévérant. Catherine se souvient de ces débuts sous THS :

« Avec le premier traitement, non seulement les bouffées de chaleur étaient toujours là, mais en plus j’ai eu des problèmes aux seins (mastoses). Je n’ai pas supporté le deuxième non plus, j’étais essoufflée. Quant au troisième, j’ai développé une allergie dermique. J’ai le même traitement depuis quatre ans et tout va bien. Le THS répond à mes besoins et il m’apporte un confort. »

Marie a aussi connu des difficultés en début de traitement. Il y a un an, elle souffrait de vomissements ; aujourd’hui, le traitement est bien adapté et il lui convient.

Alors, osez en parler, faites confiance à votre médecin et persévérez : il y a forcément une solution pour vous. Si vous avez vraiment trop de mal à le faire en face à face, vous pouvez toujours consulter en ligne un médecin.

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