Dopage, bigorexie : quand la musculation devient une drogue

La pratique régulière d’une activité physique est recommandée par tous les médecins. Mais certaines personnes développent une véritable obsession à l’égard de la pratique sportive. Dès lors, le sport peut devenir une véritable addiction, qui a reçu le nom de bigorexie. Comment lutter contre ce trouble, qu’on rencontre plus souvent dans certains milieux sportifs, comme celui de la musculation ?

Une pratique excessive du sport

La bigorexie est reconnue comme une maladie depuis 2011. Même si le nombre de personnes atteintes par ce trouble n’est pas connu avec précision, il toucherait environ 4 % des Français.

Il s’agit de ce que les spécialistes appellent une addiction comportementale. Ce qui veut dire qu’elle ne dépend pas de l’usage d’une substance, comme le tabac ou la drogue.

Les personnes souffrant de bigorexie ressentent un besoin irrépressible de faire du sport. Elles ne peuvent s’empêcher de lui consacrer, chaque jour, de longues et intensives séances.

Cette addiction est particulièrement répandue dans les milieux de la musculation. Obnubilés par une idée fixe, se forger un corps idéal, ses adeptes fréquentent les salles de sport dès qu’ils ont le moindre moment libre.

Les personnes atteintes par ce trouble font passer leur passion du sport avant toute autre considération. Pour pouvoir lui consacrer le temps qu’ils jugent nécessaire, elles sacrifient souvent leur entourage et négligent leur vie sociale et professionnelle.

Cette pratique excessive du sport peut épuiser l’organisme et provoquer, entre autres atteintes, des déchirements musculaires et des troubles cardiovasculaires.

Obsédées par les performances, les personnes concernées prennent souvent diverses substances pour courir plus vite ou se muscler davantage. Même si un organisme officiel comme l’afld lutte activement contre le dopage, les effets délétères d’une telle pratique sur la santé n’en restent pas moins préoccupants.

Une certaine image du corps

La bigorexie touche des personnes de tous âges et de tous milieux. Elle s’accompagne parfois de troubles psychologiques, qui éclairent les médecins sur l’origine possible de cette affection.

Elle peut provenir de l’image médiocre qu’on a de soi et de la piètre estime que, pour diverses raisons, on se porte à soi-même. En donnant des proportions idéales à son corps ou en courant plus vite que les autres, on retrouve sa confiance en soi.

Aux yeux des personnes souffrant de cette addiction, de telles performances prouvent en effet leur valeur. La pratique intensive et régulière du sport peut aussi remplacer un manque, dans sa vie affective, ou combler un vide existentiel.

La pression sociale est aussi responsable, en partie, de ce rapport déréglé au sport. Les modes du moment véhiculent en effet une certaine image du corps, puissant et musclé.

Certains, surtout s’ils ne sont pas satisfaits de leur apparence physique, feront donc tout pour ressembler à cette image.

Comment guérir ?

Pour se débarrasser de la bigorexie, la première chose à faire est de reconnaître qu’on en souffre. Cette reconnaissance est un préalable indispensable à la guérison, quelle que soit l’addiction.

Acceptant l’idée qu’il est malade, le patient peut commencer, avec l’aide d’un psychologue, un lent travail sur soi. Il l’amènera notamment à comprendre que sa volonté de se forger un corps de rêve, par exemple, ne dénote pas un réel besoin, mais lui a été, en quelque sorte, imposé par la société.

Pour prévenir cette addiction, il faut aussi se donner les moyens de combattre le dopage, qui en favorise l’apparition. C’est le rôle des organismes qui, comme l’Agence française de lutte contre le dopage, sont chargés de cette mission.

Elle les conduit à proscrire certaines substances dans les compétition sportives ou à les interdire à la consommation, comme le stéroïde Dianabol, qui n’est pas autorisé en France.

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