La France a longtemps souffert du surnom peu flatteur de « Cheminée de l’Europe ». En cause : un taux de pénétration très élevé du tabagisme, sans distinction d’âge, de milieu social ou de sexe. Aujourd’hui, notre pays n’est plus le plus mauvais élève de la classe de l’UE, mais une sous-population reste surreprésentée parmi les fumeurs : les séniors. Le point dans cet article.
Pourquoi les séniors français fument-ils autant ?
Le fait que les séniors soient « bien représentés » dans la segmentation de la population des fumeurs peut s’expliquer par plusieurs facteurs :
- La France a longtemps été le pays européen qui consommait le plus de tabac, notamment entre les années 1960 et 1980. Les séniors d’aujourd’hui étaient les jeunes adultes de l’époque. Le fait qu’ils soient surreprésentés parmi la population des fumeurs est donc un héritage du passé.
- Les campagnes de sensibilisation contre les méfaits du tabac ont souvent braqué les projecteurs sur la cible des jeunes, des femmes enceintes et des jeunes adultes, délaissant les séniors qui ne sont que rarement « interpelés » sur le sujet.
- Enfin, l’une des mesures phares du plan de lutte contre le tabagisme en France n’a que peu d’incidence sur le comportement des fumeurs séniors. Il s’agit bien entendu de l’augmentation progressive mais franche du prix du paquet de cigarettes. En effet, la tranche des plus de 60 ans est la plus aisée en France, avec un revenu mensuel moyen par personne estimé à 2 276 € selon ce rapport de l’Observatoire français des Inégalités.
Ce constat est d’autant plus inquiétant que les séniors sont les plus exposés aux risques sanitaires que présente la cigarette.
Les séniors, une population doublement à risque face au tabac
Il faut noter que 70 % des décès et des maladies graves liées au tabagisme surviennent après l’âge de 60 ans. Si la majorité des séniors français consomment du tabac depuis leur adolescence, ils sont de plus en plus nombreux à développer une addiction à la nicotine à la fin de leur activité professionnelle.
D’autres commencent à fumer à la suite d’un événement tragique comme la perte d’un conjoint ou d’un parent, ou encore à l’arrivée des premiers problèmes de santé « significatifs ». L’isolement social dont souffrent certains séniors à la sortie du marché de l’emploi est également pointé du doigt.
La combustion du tabac produit plus de 4 000 substances chimiques, dont certaines sont toxiques et cancérigènes. Dans l’absolu, la cigarette est nocive à tous les fumeurs, quel que soit leur profil. Mais les séniors, parfois fragilisés par d’autres problèmes de santé, sont encore plus à risque.
En partant de la statistique fournie par l’OMS qui voudrait qu’un non-fumeur vive, en moyenne, plus de 13 ans de plus qu’un fumeur, il est logique de dire que la cigarette réduit l’espérance de vie des fumeurs… et tue les séniors, avec l’augmentation drastique du risque de développer ou exacerber une maladie cardiovasculaire, de subir un accident vasculaire cérébral (AVC) et de souffrir de problèmes coronariens.
Des études récentes ont démontré que l’arrêt du tabac chez les séniors en bonne santé réduisait de manière significative le risque de développer une maladie neurodégénérative comme la maladie d’Alzheimer.
Les bienfaits du sevrage tabagique chez le sénior
Plusieurs approches peuvent être envisagées chez le sénior qui souhaite embrasser une vie sans nicotine. Les patchs, les gommes à la nicotine, la cigarette électronique (vous aurez besoin de recharges de liquide pour votre cigarette électronique), les thérapies cognitives et comportementales… un tabacologue pourra vous conseiller pour un sevrage progressif qui minimise les effets secondaires de l’arrêt de l’inhalation de la nicotine.
Très rapidement, vous allez pouvoir expérimenter les nombreux bienfaits de l’arrêt du tabac, comme le fait de retrouver le vrai goût des bonnes choses (aliments, boissons, café…), une meilleure haleine, une amélioration de votre teint, une plus grande énergie au quotidien, un sommeil sain et réparateur, une baisse drastique des risques de subir des maladies chroniques graves, notamment au niveau cardiaque et pulmonaire et, plus largement, une meilleure qualité de vie.
